Saturday, June 11, 2005

LE PESSIMISME EN POÉSIE

Jatindranath Sengupta

Jatindranath Sengupta (1887-1954), ingénieur-poète, est célèbre pour son pessimisme dont la source d’une part se trouve dans le conflit qu’il ressent entre son génie poétique et sa profession d’ingénieur et d’autre part dans la situation économique et politique du Bengale de l’époque, car il est vrai que sa phase créatrice (de 1920 à 1948 ) correspond à des années turbulentes du Bengale, mais la source principale de son pessimisme est ailleurs. Dans une lettre à son ami Bholanath Mukhopadhyay, il écrit, « L’histoire de ma famille ne me fournit aucune matière propre à la création de poèmes originaux. J’ai commencé ma carrière poétique à un âge avancé, alors que notre amitié était devenue fort profonde. » C’est à cette époque que Jatindranath commença avec son ami, a lire Shakespeare, Eliot etc. Et c’est ici que se trouve la source véritable de son pessimisme. Il publia ses poèmes et essais dans les revues ‘Kallol’ (Vagues), ‘Sabuj Patra’ (Feuille Verte), ‘Sanibarer Chithi’ (Lettre du samedi), ‘Upasana’ (Adoration), ‘Banga Darshan’ (Vue du Bengale). Il fréquentait également chaque dimanche le ‘Rasachakra’ (Cercle esthétique), un salon littéraire, dans la maison du célèbre poète Kalidas Roy à Calcutta. Tous ces éléments ont contribué au développement de son génie poétique. Une autre source de son pessimisme (‘spleen’) poétique est la mauvaise santé du poète comme pour Baudelaire et la douleur que lui causa la mort en bas âge de trois de ses fils.
D’après Mohitlal Majumdar, « Jatindranath a donné à son œuvre et sa vie une couleur de sang, parce que ses invectives ne sont pas celles d’un ascète indifférent au monde mais celles d’un amant, d’un amour-propre profondément blessé. » Kalidas Roy écrit : «C’était un poète tout à fait à part dans le monde poétique bengali. Il n’est comparable à aucun poète bengali par le rythme, la langue, l’angle de vue, les idées. Personne n’arrive à sa cheville. Il n’imite personne et personne n’a eu le pouvoir de l’imiter. »
Jatindranath publia cinq recueils de poèmes : ‘Marichika’ (Mirage,1923), ‘Marushikha’ (Flamme de désert, 1927), ‘Marumaya’ (Illusion de désert, 1930), ‘Sayam’ (Soir, 1941), ‘Trijama’ (Nuit, 1948).Trois ans après sa mort fut publié, ‘Nisantika’ (Fin de la nuit,1957).

On trouve dans Jatindranath une personnalité moderne qui va à l’en contre du romantisme de Tagore :
« Aj bhabitechhi tai—
Sakal jwalar sab diptir parimam shudhu chhai !
Milan biraha bhab O abhab jog biyoger kaj,
Theme giye jabe e biswa hobe bhasmer mahataj. »
(Banhi Struti : Hymne au feu ; s.1,v.23- 26)
(Aujourd’hui voici ce que j’avais pensé — toutes les splendeurs se terminent en cendres! Union et séparation, sentiments et insensibilité, actes d’addition et de soustraction, quand l’univers s’arrêtant ne sera plus qu’un amas de cendres)

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