Wednesday, June 08, 2005

LE POÈTE DE L'AMOUR

Bishnu Dey

Bishnu Dey (1909-1982) né à Calcutta de 18 juillet 1909, obtient sa licence en anglais de l’Université de la ville en 1934. L’année suivante il est professeur d’anglais au ‘Ripon College’, et puis au ‘Presidency College’. Sa première œuvre ‘Urbashi O Artemis’ (Une Nymphe séductrice et Artémis) fut publiée en 1933. Puis apparurent ‘Chorabali’ (Sables mouvants) en 1937, ‘Sandwiper Char’ (Plage de Sandwip) en 1947, ‘Anwista’ (L’objet de mes désirs) en 1950, ‘Nam Rekhechi Komal Gandhar’(Je l’appelle ‘Mode mineur’) en 1953, ‘Smriti Satta Bhabiswat’ (Souvenir, présence et avenir) en 1963, ‘Sai Andhakar Chai’ (Je désire cette obscurité) en 1966, ‘Ishabasya Dibanisha’ (Le Seigneur habite nos jours et nos nuits) en 1974 sont les plus importantes permis celles-ci.
Bishnu Dey publia ses poèmes dans ‘Pragati ((Progrès), ‘Kallol’ (Vagues), ‘Porichay’ (Présentation), ‘Arani’ (Pierre à feu). Pour son recueil de poèmes : ‘Rushti Panchasati’ (Pour la cinquantième anniversaire de la Révolution Russe,1967), il reçut de la Russie le ‘Prix Nehru’ en 1967 et pour ‘Smriti Satwa Bhabiswat’ le prix ‘Jnanpith’ de l’Inde en 1971.
Dans sa jeunesse à l’âge de 20 ans Bishnu Dey lut Eliot qui influença fortement sa carrière poétique par ses livres ‘The Sacred Wood’ (Le Bois sacré) et ‘Poèmes 1925’. Il écrivit à ce propos : ‘L’influence d’Eliot sur la pensée bengalie littéraire est énorme et vraiment séminale. Étant données l’ampleur et la finesse de ses œuvres beaucoup ont emprunté à sa poésie, son questionnement délicat et sa philosophie littéraire, ainsi que sa profondeur d’intimité’(Elioter Kabita, ‘Shes Katha’ : Poèmes d’Eliot, ‘Le Dernière Mot’). Indirectement, par cette influence d’Eliot, Bishnu Dey apporta des éléments baudelairiens dans la littérature bengalie même si plus tard il devait, dans sa carrière poétique, se tourner de plus en plus vers le marxisme. Nous trouvons ainsi chez lui six traductions de poèmes des ‘Fleurs du mal’ et une traduction d’un des ‘Petits poèmes en prose’, dans sa collection ‘Tumi Rabeki Bideshini’ (Restera -tu étrangère).

L’influence de Baudelaire sur sa conception de l’amour est manifeste dans les vers suivants : « Tomar deher hay antahin amantran bithi
Ghuri je samoy nai—sudhu tumi thako kshanakal,
Kshaniker ananda-aloy
Andhakar akash-sabhay
Nagnatay dipta tanu jwaliye-jwaliye jao
Nrityamoy dipta deyalite. »
(Urbashi : Une Nymphe séductrice,s.1,v.6-11)
(Hélas! Je n’ai pas le temps de me promener dans l’avenue éternellement invitante de ton corps—tu ne restes qu’un instant à la lumière joyeuse d’un moment, dans la cour céleste des ténèbres; tu allumes ton corps éclatant dans sa nudité, dans le feu des lampes qui brillent et dansent).
« Asal kathata ami ja bujhi
Prem-frem baje, asale amra natun khuji
Narike purus, purushke nari taito khoje—
Tar opor to se jibaner dharma upari achhe.
Eri nam prem. » (Mon deya-neya :Cœur à cœur; s.2 v.1-5)
(Le fond des choses à mon avis est un : l’amour n’a pas de sens, nous cherchons en fait du neuf. L’homme cherche la femme et la femme l’homme—après tout il est fait de cette nature animale. C’est cela qu’on appelle l’amour). Ces vers non seulement nous rappellent Baudelaire mais aussi un autre poète baudelairien, Jatindranath Sengupta (voir page 217 ).

En bref, dans la troisième décade du siècle, aux côtés de Buddhadev Bose et Sudhindranath Dutta nous trouvons en Bishnu Dey un autre poète fortement influencé par Baudelaire.

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