Wednesday, June 08, 2005

POÈTE DU TRAVAIL

Premendra Mitra

Las autres poètes célèbres de cette époque sont Premendra Mitra (1904-1988), Achinta Kumar Sengupta (1903-1976), Samar Sen (1916-1981), Tous les trois ont subi l’influence de Baudelaire.
Premendra Mitra publia son premier recueil ‘Prathama’ ( Première
collection) en1932, bien qu’il eut déjà publié beaucoup de poèmes dans‘Bijali’ (Éclair), ‘Kallol’ (Vagues), ‘Kali-Kalam’ (Encre et plume), ‘Pragati’ (Progrès) depuis 1924. Ses autres recueils ‘Samrat’ (Empereur,1940), ‘Ferari Fouz’ (Bataillons en déroute,1948) et ‘Sagar Theke Fera’ (Retour de mer,1956). On lui doit aussi plusieurs romans et nouvelles très populaires.

Dans son poème ‘Prathama’ (Ma fille première), la premier poème du recueil ‘Prathama’, le sens du spleen baudelairien est manifeste :
« Lakshya bhrasta prithibir bhai se adim abhishap
Bahi mora chirodin ;
Akasher alo jato kari joy, mitibena kabhu bhai
Adi panker rein. » (s.4, v.1-4 )
(Frère d’un univers égaré, nous portons éternellement une malédiction originelle; notre conquête de la lumière céleste ne réussira jamais, frère, à payer la dette que nous devons à la fange de notre origine).
Dans d’autres poèmes aussi, comme ‘Apurnata’ (Imperfection), ‘Namaskar’ (Mes respects), ‘Mane’ (An fond du cœur), ‘Idurera’(Les rats).
C’est un profond dégoût pour l’amour de type baudelairien que l’on trouve dans son poème ‘Nilkantha’ (Le Dieu au gosier bleu de poison) :
Meyeder chokh aj chakchake dharalo;
Neche neche dheu tole, nacher neshay dole
Mishkalo ange ki cheknai !
Mrityur moutate bund hoye gechi sob
Ramani O maranete bhed nai. » (s.4,v.1-4).
(Aujourd’hui les femmes ont le regard brillant et perçant, leurs membres noirs et robustes se balancent au rythme endiablé de leur danse, elles ont perdu leur sens dans l’ivresse de la mort; mort et amertume ne font plus qu’un).
Pourtant l’idéalisme de Tagore ne l’abandonne pas. A preuve, les vers suivants :
« Barbar ratri diye din muchhi.
He pusan! kabe hobe suchi ? »
(Pusan :Le Soleil; s.1v.1&2)
(Sans cesse j’écarte le jour et accueille la nuit. Hé soleil! A quand ma purification ?).
Cet idéalisme de l’amour est pourtant teinté lui aussi de baudelairisme : « Aro ekjan achhe
Nam jar dharina kakhano;
Mane parhe jay sudhu
Kaj sere kshet O khamare
Gham muchhe ek hate
Jibaner berhatar pashe ese danrhai jakhan;
Suni tar nishwasete uthlay rater andhar,
Shiharay aranya gahan. »
(Aro Ek : Une de plus;s.1,v.1- 8)
( Il existe encore quelqu’un que je n’appelle jamais par son nom; je me la rappelle seulement, quand ayant fini mes travaux aux champs et à la ferme, je me tiens debout à la clôture de la vie et d’une main essuye ma transpiration. Dans son haleine, j’entends déborder les ténèbres de la nuit et frémir les profondeurs de la forêt).
Dans les poème ‘Sap’ (Serpent), ‘Pathoddhar’ (Déchiffrement), ‘Harin’(Cerf), ‘Kaladwani’ (Murmure), ‘Dam’(Valeur), c’est la hantise de l’exil baudelairien que l’on trouve.

Comme poète moderne bien sûr c’est par l’intermédiaire de Yeats, Eliot, Lawrence, Pound, Poe, Mallarmé que Premendra Mitra subit l’influence d’un Baudelaire qu’il ne connaissait pas autrement.

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