Sunday, June 05, 2005

LE LANGUIST

Arun Mitra

Arun Mitra (1913-2000) né en 1913, un des poètes célèbres de la quatrième décade, publia de nombreux recueils de poèmes, parmi lesquels ‘Pranta Rekha’(Limite, 1943), ‘Ghanistha Tap’(Intime Tiédeur,1963), ‘Pratham Pali, Shes Pathar’( Premier limon, dernière pierre, 1980), ‘Khunjte Khunjte Eto Dur’(À ce point de mes recherches, 1986) sont très importants. Docteur ès lettres en littérature française, il fit une carrière de professeur de français. Comme les autres poètes modernes de l’époque il subit l’influence du Marxisme. L’influence de Baudelaire est aussi visible dans plusieurs de ses poèmes. Dans le poème ‘Saikat’(Rivage) par exemple, imprégné de spleen à la baudelairienne :
« Kati mekhlay britha bajyechho bilambita tal.
Taranger karatali bhule jao. Sikta sikatay
Maratmak padachinha. Sankuchita samudra bishal.
... ... ...
Jahajer bhanga khanda bhasaman, jaler kabar
Alakshita; majhe majhe anidrista chatrabhanga shob
Tire bherhe; pran kerhe sanjibita nirjan sagar. »
(Saikat, s.1, v.1-3; s.4, v.1-3 )

(En vain un rythme lent résonne de sa ceinture de clochettes; oublie les applaudissements des vagues. Dans le sable humide, des empreintes de pas de mauvais augure. Immense la mer s’est retirée. ... Les débris de bateau flottent ; sous l’eau invisible, se cachent des sépultures; des cadavres éparpillés en tous sens abordent le rivage; ayant ravi des vies, l’océan désert est en pleine vie).

« Bare barai ai ghar.
Sakaler dhonya penchiye penchiye othe
Darja-janalar fokorgulo hanpay,
Koylar upare mar kannar mukh,
Hanrhi patil khankhan kore. »
(Bare Barai Ai Ghar: Toujours cette même
chambre; s.1,v.1-5)
(Toujours cette même chambre. La fumée du matin monte en spirales, les trous des portes et des fenêtres palpitent, le visage en pleurs de maman sur les charbons brûlants, les marmites béantes).
Ces vers nous rappellent ‘Obsession’ de Baudelaire :
« Je te hais, Océan! tes bonds et tumultes,
Mon esprit les retrouve en lui; ce rire amer
De l’homme vaincu, plein de sanglots et d’insultes,
Je l’entends dans le rire énorme de la mer. »
(s.2, v.1-4 )

À côté de l’ennui, la mélancolie, l’angoisse et la douleur de type baudelairien, on trouve aussi chez Arun Mitra, un esprit de révolte de type Aragon, le poète communiste bien connu.

Arun Mitra ressent la peine de l’exil et éprouve un besoin d’évasion dans les voyages comme Baudelaire :
« Nongar tule bhese parho
Chalo sai shaharer kinar dure rekhe
Jekhane nisthur pasan jwalchhilo,
Sai masta kheter upar diye
Jekhane grismer rajyapat bichhano chhoilo,
Baliyarhir diganta periye chalo,
Tarpar himer akash jurhe
Anya desher rat. »
(Rattirer Hat Aibar Bhangbe: Le Marché de la
nuit prendra fin; s.3,v.1-8 )
(Lève l’ancre, flotte, loin des rivages de cette ville où brûlaient des pierres, où sur ce champ immense régnaient les jouissances cruelles de l’été au-delà des dunes de sable, vers la nuit d’un autre pays, couvrant un ciel d’hiver).

Arun Mitra aime le vers libre. À la fin de sa carrière poétique, il utilise pourtant la prose, ce pour quoi il est redevable au poète des ‘Petits poèmes en prose’. A titre d’exemple, voir ‘Gandi’ (Cercle), ‘Parapar’(Navette), ‘Tara Abishranta Ase’ (Ils reviennent inlassables)...
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