Friday, June 10, 2005

INSPIRATION NOUVELLE

INSPIRATION NOUVELLE
Amiya Chakraborty

Le poète Amiya Chakraborty (1901-86) eut une carrière internationale. Il naquit à Serampore dans le district de l’Hoogly en 1901 et passa son enfance à Gouripur en Assam au milieu d’une nature luxuriante. Après la mort de son frère aîné, il passa quelques années à Calcutta. En 1921, il enseigna à Santiniketan où Tagore avait fondé une école résidentielle et il y devint bientôt son adjoint littéraire. Il obtint sa licence en anglais à l’université de Patna en 1927. La même année il maria Mlle Hjordis Siggard, une danoise préceptrice de Nandita, la petite fille de Tagore. En 1933, il fût nommé professeur à Buckingham en Angleterre. En 1937, il obtint son doctorat à Oxford pour sa thèse sur la poésie de Thomas Hardy. De 1940 à 1948 il enseigna dans les universités de Harvard, Boston, New York, Melbourne, Madras, Punjab, Lahore, Patiala et Viswabharati à Bolpur, Santiniketan.
Son recueil ‘Ghare Ferar Din’ (Jour de retour chez moi) lui valut le prix de l’Académie indienne de littérature en 1964 ; la médaille ‘Albert Schweitzer’ en 1961; le Prix ‘Dwesikottam’ (‘Excellence nationale’) à Viswabharati en 1963, etc..
Il publia un premier recueil ‘Kabitabali’ (Poèmes) en 1924 et ‘Upahar’(Cadeau) en 1927, œuvres de peu d’importance. Son troisième recueil ‘Khasrha’ (Ébauche) en 1938 le rendit célèbre comme poète bengali moderne. Ses autres œuvres poétiques sont ‘Ek Mutho’ (Une poignée,1939), ‘Matir Dewal’ (Mur de terre, 1941), ‘Abhijnan Basanta’ (Un Printemps mémorable, 1943), ‘Durjani’ ( De plus en plus loin, 1944), ‘Parapar’ (Navette,1953), ‘Palabadal’ (A tour de rôle, 1955), ‘Ghare Ferar Din’ (Jour de retour à la maison, 1959), ‘Harano Arkid’ (Orchidée perdue,1966), ‘Puspita Image’ ( Image en fleur, 1967), ‘Amarabati’ (Le Séjour des immortels, 1972) et enfin ‘Anishes’ (Sans fin). En plus, on lui doit deux recueils de contes en bengali, neuf collections d’essais, des traductions de Tagore, de nombreux essais de tout genre en bengali surtout dans les revues ‘Prabasi’ (Les Immigrés) et ‘ Bichitra’ (Variétés).
Ayant fréquenté longtemps Tagore, il ne put jamais se défaire tout à fait du romantisme humaniste dont il avait été imprégné en sa compagnie. Dans une entrevue avec Mme Sumita Chakraborty, professeur de l’université de Burdwan en 1978, il avouait que, en plus de Tagore, il avait subit l’influence de Yeats, Eliot, Ezra Pound et Frost. Par eux, indirectement, il subit l’influence de Baudelaire de même que comme compagnon de Buddhadev Basu et comme poète et critique de sa revue ‘Kabita’(Poésie). Les affinités avec Baudelaire ne manqueront donc pas dans ses œuvres.
Avec son dégoût et sa morosité par exemple :
« Chong. Kalo chhalchhale tal ; upare chakti sunya-ronga,
Iter fatal lal jabaful sanotal pitaler
ghati bati ranga
Gamchha. Ganyer batchhaye
Kath kande kak thonte ghyan ghyane darhi, jay boye
Grismer kanna : Unaner ranna gharar jal, ong,
Chun-surkir bhanga chong. »
(Kuyo Tala : Aux abords du puits; s.1,v.1 –7 )
(Un fût! Une surface noire et mouvante, en haut une poulie décolorée, les crevasses des briques, les Santals avec leurs anémones rouges et leurs pots de cuivres luisants, leurs ossatures. A l’ombre du banian du village, le bois gémit, le bec des corbeaux, le bruit irritant de la corde, les sanglots de l’été qui s’en vont, la cuisson sur le feu, l’eau pour la maisonnée, ce tout, un fût brisé de chaux et de cendres).
Amiya Chakraborty est sans doute, parmi les poètes modernes bengalis celui qui est le plus proche de Baudelaire, malgré la dette importante dont il est redevable à la philosophie orientale.
@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@
Cet essai de 9 pages a 1877 mots et 9655 caractères ou l'équivalant de 13845 caractères si l'on compte les écarts comme caractères. Pour publier l'essai dans son entièreté la permission de l'auteur et le versement des droits sont requis: Contacter : gautamfr@yahoo.fr
@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@

0 Comments:

Post a Comment

<< Home